Musée du Folklore à Mouscron
Du 1% artistique au… 1% réemploi ?
- Matériaux
- Type
- Integration
- Type de marché
- public
- Fournisseurs
- Westvlaamse Steencentrale Nv
Matériaux réutilisés et quantités
- Briques fournies par Westvlaamse Steencentrale Nv : 28 500 pièces, soit 34 m³
Le projet
Il y a plusieurs stratégies pour implémenter des éléments de réemploi dans un projet public. Lors de la construction du nouveau Musée du Folklore de la ville de Mouscron, les briques de réemploi qui composent la façade ont suivi une trajectoire originale : elles ont rejoint le projet au départ de la modalité du « 1 % artistique ».
Ce principe consiste à réserver un pourcent du budget d’un projet public à l’intégration d’une œuvre d’art. Dans ce cas, les architectes bruxellois du bureau V+ ont travaillé avec l’artiste Simon Boudvin. Dès l’esquisse, les concepteurs ont proposé au maître de l'ouvrage que cette œuvre d’art ne soit pas un objet rajouté au nouveau musée mais bien quelque chose de plus subtil, qui s’intègre plus intimement à l'architecture de l’édifice. Leur proposition ? Récupérer une importante quantité de briques issues de la démolition de bâtiments représentatifs du patrimoine mouscronnois (fermes, entrepôts, cinéma, couvent, etc.) et les intégrer dans la nouvelle façade du musée. Par ce geste fort, la façade tisse un lien étroit avec l’histoire de la région.
Cette décision a influencé le déroulement du projet.
Le dessin de la façade a été adapté par les architectes en fonction des différents types briques identifiées par l’artiste. C'est l'entreprise Westvlaamse Steencentrale Nv., tenue par deux frères passionnés, spécialisée en préparation et fourniture de brique de réemploi et basée à 10 km du chantier, qui a été mise à contribution pour préparer les lots (tri, nettoyage, conditionnement). Le bureau d’études en stabilité a proposé de mélanger les briques de réemploi aux briques neuves dans une proportion d’un quart/trois quarts – une stratégie de dilution qui a permis de simplifier les calculs de stabilité et de limiter les tests supplémentaires qu’une façade 100 % réemploi aurait requis. Sur le chantier, les briques de réemploi ont été mélangées aux palettes de briques neuves afin de faciliter le travail de pose des maçons et de respecter le rythme du motif proposé par les concepteurs.
Toutes les façades ont finalement été peintes en blanc. Alors que la peinture s'étale de façon lisse sur les briques neuves, elle présente une texture différente sur les briques de réemploi, accentuant ainsi l’effet recherché par les concepteurs.
Que la stratégie du « 1 % artistique » se soit traduite ici par une fourniture de matériaux de réemploi relève d’une forme d’exception. Néanmoins, les réponses apportées par les différents intervenants montrent bien comment un simple « pourcent » peut transformer un projet. Et si demain, c’était le principe du « 1 % de réemploi » qui était imposé aux projets publics ? Un pourcentage qui pourrait augmenter d'année en année, au fur et à mesure du développement du secteur du réemploi. Il y a fort à parier que beaucoup de concepteurs pourraient rebondir sur ce principe pour développer des projets intéressants.
- Year
- 2017
- Conception
- V+ Simon Boudvin
- Implementation
- Interconstruct – Dherte
- Adresse
-
Mouscron
Belgique